Mr. BULLE

Parallépipède assoiffé, catapulte des chants, pendule expulsé à l’heure furtive. Pied de nez en cruche de zèbre, soleil sur singe sans poil, pépite de dinosaure en ras de marais de vase, piétons sur les tricycles, en valse violette,syndrome de la VHS en fuite sur cabriolet rouge, crachent et croquent des pommes d’adam sans piment dans les orties. Horreur, trouvée

dans un cafard breton, tout l’dimanche en turbo et la sieste en turpitude effervescente de soir d’hier, hier au jour du Dindon 

Dindon

Evier

aaaaaaaah aiiiir

De l’air

Vous en avez de l’air ici ?

De l’air en mouvement qui marmonne dans le ventre, dans la bouche, dans le nez,

Dans mon cœur j’ai la pendule en bandoulière qui palpite et qui en redemande, c’est pas

facile, trouver de l’air, je sais pas,

Respiration

Roh j’ose pas,

C’est difficile

Ca me divise parfois, de venir, de vous poser la question.

C’est à l’intérieur, l’espace du dedans, le plein, le vide, l’air tout ça...C’est fragile

Il faut que je vous explique peut-être

J’ai fait 4,6 milliards de kilomètres lumière, ça fait un bout, pour arriver là.

J’suis partie vous chercher je sais pas si je suis au bon endroit...Autant vous dire que je

viens d’un pays lointain, la Buldevie exactement !

C’est de là que je viens, et d’où viennent toutes les bulles que je connais.

C’est horizontal chez moi, des fois c’est penché, en déséquilibre, en intérieur fragile, en

colère de tendresse, tellement que ça éclate, ça fait peur, des fois on a l’impression de

maîtriser et puis ploc pas du tout, ça s’évapore en perle de pluie.

Et à la verticale, ça fout le vertige.

C’est grand et puis des fois c’est tout petit, tout riquiqui, recroquevillé en champs de

coquelicots sanglants sur toutes les herbes vertes.

Ca sort, ça rentre, chez moi, c’est ouvert, par tempête, c’est ouvert, en rayon de soleil, ça

parle, ça rit, ça s’change, selon le temps qu’il fait et le temps qu’il faut, chez moi c’est un

peu comme chez vous, je ne sais pas....

En tout cas, depuis un certain temps, ça manque d’air...

J’ai peur, j’ai peur... des usines, des pailles, des bateaux, de l’essence qu’on arrache à la

terre, liquide préhistorique pour fabriquer du plastique, qui me fait peur...de la pomme

enduite de pesticides insoupçonnables, de l’air rempli de couleur pétrolitique, des

hommes, j’ai peur, je viens de loin, de l’intérieur...

Je ne sais pas, il faut connaître l’histoire depuis le début

Depuis le début, je crois que c’est ça

Le début, c’est quand ?

Ma naissance, avant

Les dinosaures, avant

Le Big Bang, avant

L’espace, avant

Avant, avant avant, avant, avant, là,

Où il n’y avait que des bulles, des bulles d’air, des alvéoles fragiles.