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Jacques prévert aux waters

C'est en poussant un étron sec comme je le fus la veille. Assise sur le trône de mon existence presque trentenaire, qu'en regardant nébuleusement la photographie de Jacques Prévert prise par Doisneau dans un Paris noir et blanc, je constatais avec dédain et paresse l'énorme photographie couleur criarde dans laquelle j'enlaidissais à grande vitesse le paysage.

Avec je ne sais quelle maîtrise de mon iris rougi par la fatigue emmagasinée la veille et les semaines de labeurs entassées depuis l'enfance. L'enfance ? En a-t-on vraiment une ? Je ne sais pas, si, dans ce cas-là, elle finit un jour.

Là, c'est vrai que j'ai plus besoin de couches.

Tout ça n'est finalement qu'un vaste apprentissage.

J'espérais alors, apprendre à mon iris à maîtriser je ne sais quel réel et à me glisser dans l'image.

Vraiment là, me retrouver dans la même position, de façon à être assise peinarde avec Jacko. À se tirer le bout de gras. Et déchirer le mauvais scénario dans lequel je m'enlisais assise sur la cuvette nauséeuse de mes jours si séduisants quand j'arrive presque à étouffer les cris. Je ne fais preuve que d'absence, de départ et d'abandon, je suis le constat tragique de l'espèce de merdique héritage qui nous colle au cul, comme ce tragique " prof " que je viens d'entendre. Je m'en débarrasserais bien au bord d'une terrasse, d'une table ronde, d'une chaise désaxée, qui n'attend que moi, comme ce chien la caresse.

Cette laisse de Jacques me relie à jamais. Je te veux Jacques et s'il y a un dieu, c'est bien toi. Jacques, ton paradis noir et blanc, encadré là, m'attend. Au coin de cette table ronde. Dans la buée de ce bord de lèvre fumant, pour la poésie à jamais, j'irais chier en te regardant et en meublant l'espoir servile d'oublier mes actes manqués et mon orgueil débile de ne pas rater ma vie à la réussir comme je l'entends.

D'essuyer ce cul trop propre parce qu'il supplie d'être aimé, aimé, aimé...Employer ce mot à tour de phrases pour l'oublier pour soi, que cette nausée puante car ils ont toujours eu tout les droits et tu as souri pour ne pas mourir. Ballotée dans leurs bras, comme aujourd'hui, tu baises pour être polie. En te rappelant le goût du jus d'orange et le reste d'écorce sur le tapis, de l'aurore, comme ce soleil à peine réveillé.

Je pense à toi Jacques, mieux, je te prie en engloutissant l'image kaléidoscopique dans laquelle je nous vois.

Il y a longtemps que j'ai fini, le temps ne presse pas, pour une fois, restons encore un peu nous deux, un peu toi et moi, nous qui nous connaissons si bien, même mieux que ça...

Même que mon dieu, je le supplie les fesses à l'air et que son église, c'est mes waters. 

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Micro Revue L'insolite n°1

Poético artisanalo nantaise

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